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le journal de la bandasse
2 juillet 2014

24 au 25 juin: trekoooooll !

On ne change pas une équipe qui gagne même si aujourd'hui c'est en vitesse que nous avalons notre desayuno americano. Il est 8h Huaraz s'éveille et nous somme fin prêts pour nos cinq jours d'exploration au cœur de la cordillère. La fine équipe se compose de 5 personnes, notre guide, un porteur, et un ami japonais. Nous ferons ultérieurement le portrait général et individuel de cette équipe professionnelle, avisée et rodée à l'environnement hostile dans lequel nous nous lançons ! (Cette partie inclura en option les jeux de mot asiatiques) Notre transport privé vient nous chercher: c'est le dernier quatre quatre Jeep spacieux, rutilant, sièges en cuir, 4 roues motrices, beaucoup de chevaux ( on y connaît rien!), pneus à crampons, Satellite GPS, et un p´tit géranium! À moins que ce soit un vieux taxi, poussiéreux, plus proche de la boîte à sardines rouillée que du véhicule capable de rouler, dans lequel nous réussissons péniblement à grimper. Nous exagérons un petit peu car le porteur à quand même eu la place de s'installer sur le frein à main après une première tentative dans le coffre! L'organisation semble être la matrice qui transcende nos guides. On plaisante! Nous commençons par passer chez leur pote récupérer ledit matériel de montagne: tente isothermique et tapis de sol technique! Puis le taxi s'ébranle et notre guide essaye de se rappeler ou il doit aller chercher les rations de survie. Nous y arrivons finalement et c'est en fait sachets de pâtes, biscuits, oranges, baguettes et autres vivres que nous embarquons. Le coffre est plein et nous pouvons enfin partir. Notre bolide s'élance courageusement sur la 4x4 voies au revêtement frais et lisse qui grimpe au dessus de la ville pour atteindre l'entrée du parc. À moins que ce ne soit un sentier pour bétail, cabossé, et chaotique! Encore une fois nous avons l'impression de revenir dans le temps et de traverser ce Pérou traditionnel et tellement envoûtant. Nous croisons ces maisons en terre, ces femmes drapées, ces animaux déambulants, ces champs de blé, Shakira sur son vélo, etc. Enfin, en milieu de matinée nous atteignons l'orée du parc national du Huascaran. Le taxi tente d'accélérer pour éviter d'avoir à payer l'entrée, malgré sa vitesse et sa tenue de route frôlant la perfection, les coups de sifflet insistants du gardien eurent raison de cette malice. Tant bien que mal nous payons avec le sourire notre entrée pour 5 jours! Cette fois si c'est bon, répartition des rations pour le trek, chargement de tente et sac de couchage, cordillère blanche nous voici! Première curiosité de notre parcours: après dix mètres de marche le porteur sort son appareil photo et commence la mitraille (d'un massif qu'il est sensé si bien connaître). Je crois qu'il est donc temps de lever le voile sur nos compères de route. Le guide #pèrecastor! Au gré d'une conversation, ce péruvien à l'allure aussi athlétique qu'une boule de bowling, nous fait comprendre que voilà dix ans qu'il n'a pas mis les pieds ici et que ça lui fait très plaisir de revenir. "Je suis assez gros comme ça, ça va me brûler la graisse" nous a t'il dit. Première surprise!! Quelle joie de découvrir tous ensemble ces massifs... Toutefois sa démarche rapide et élégante (Joke) nous rassure totalement (rejoke). Le porteur #apprentitcastor! Il est taillé comme une armoire à glace playmobile (1m40 et 50 Kg), pour vous faire une idée regardez Garance Gallin! Bah lui c'est simple, courbé à 90 degrés sous le poids de son sac, c'est son premier trek ici! Rien de plus normal au fond. Sa conversation repose sur du "qué tal?" à longueur de journée mais il n'en est pas moins sympathique et attachant. La question existentielle qui repose autour de lui est: faudra-t-il porter le porteur avant la fin du trek? Notre ami japonais #lenoiche. Aussi exubérant qu'un chat momifié et au caractère aussi trempé que peut l'être le désert de Gobi, il voyage en Amérique du Sud depuis 3 mois. Portant sa caravane sur le dos mais ne se plaignant jamais, c'était un compagnon de route idéal dont on n'a jamais vu le sourire se détacher de son visage. Le positivisme asiatique à du bon! Nous n'avons cependant pas bien cerné sa passion de photographie végétale. Heureusement pour le groupe il y avait deux cautions morale responsables pour guider cette expédition folklo! Grégoire #theamellylittlebear (j'écris en anglais comme ça il comprendra pas). This old chap est quite a traveling partner! You all know fairly well but he has probably never told you about his very intense passion for cows. This journey was for him an amazing occasion to tisser des liens fort with these elegant animals ! Valentin #unchamoissigracieux (j'écris en français comme ça il ne comprendra pas) Que dire sur ce personnage que vous ne sachiez déjà? Mais à quoi ça sert d'avoir un appareil photo lorsque l'on a valentin avec soi (dont la batterie est la plus vaillante du marché). À quoi ça sert de chercher les grands espaces lorsque l'on a valentin pour vous marcher dessus? (Dont les chevilles sont les plus vaillantes du marché). Bref, une bonne grosse marade ! Bon on se tape dessus et sur les autres mais cette fine équipe s'est vraiment bien entendue et on s'est bien marré. Qui aime bien châtie bien! Reprenons notre trek! Cette première journée nous vit cheminer sur du plat le long d'une vallée magnifique que nous avons remonté plusieurs heures durant, croisants vaches (#coupdefoudreassuré) et chevaux en semi-liberté. De part et d'autre de cette étroite vallée, de noirs falaises de rocs nous menacent. Étrange harmonie des couleurs car notre défilé est tapissé d'une végétation au jaune et au vert profonds et vifs. La marche se déroule parfaitement bien sur fond de ce décor si beau. Soudain le chemin fait un coude et nous laisse découvrir, au fond, les si fameux sommets de la cordillère blanche. Nous finissons par atteindre notre campement en milieu d'après midi. On distingue maintenant le fond de la vallée barré de géants immobiles faits de neige et de glace. Encore une fois nous en prenons plein les yeux. Notre 4 étoiles ambulant s'établit dans un lieu désert, peuplé le temps d'une nuit de trois petites tentes. Vraiment désert?! Noon nous croisons un irréductible allemand et son guide ayant un peu plus la gueule de l'emploi que le nôtre. La discussion avec lui est loin d'être inutile! En effet nous découvrons avec une certaine découverte une surprise découvrante! Le col du lendemain à 5000 ne devrait poser aucun problème à notre équipe surentraînée. Le souci repose plutôt sur le col du troisième jour à plus de 5400 ou l'on avait omis de nous préciser le détail insignifiant d'un glacier à traverser ... Mais qui a dit à l'école des guides de haute montagne péruvien qu'il fallait éventuellement un équipement spécifique et adapté pour cela ? Pas au nôtre en tout cas, car pour lui qui a fait le trek il y a dix pas de souci on peut le faire en pantoufle et peignoirs en alpaga, éventuellement pour être safe on prend une luge en carton! Le guide de notre cher allemand est lui unanime, les charentaise suffiront pas et il est dangereux de s'y rendre ainsi. C'est alors dans un éclat de responsabilité, que nous décidons de dire au guide (pas forcément convaincu par l'affaire) d'écourter la balade et de ne le faire qu'en trois jours! Quand bien même le fond d'une crevasse représente un intérêt géologique non négligeable, l'idée d'être retardé pour un "certain" temps et de ne pas pouvoir retrouver les autres à La Paz nous a un peu refroidi! Vint la pause sandwich. Après quoi, petite balade digestive, aperçu du lendemain. Ensuite, la tête toujours levée vers les cimes, nous prîmes position sur nos sièges de pierre, pour admirer le spectacle changeant des couleurs. Acte I : la mort de l'astre. Le soleil disparut rapidement derrière le relief chaotique. Acte II : l'énergie du désespoir. Ou comment les derniers rayons du soleil viennent caresser les pics d'une palette de couleurs variées. Du jaune, toujours plus pâle, jusqu'à ce qu'entre en scène une lumière rosée, "pour qu'un ciel flamboie"... Acte III : indomptables nuages. Les arrêtes acérées livrèrent un combat sans merci aux nuages venus s'arracher les ailes trop près des sommets. Acte IV : la nuit s'avance. On en profite pour engloutir la soupe. Acte V : constellation carrément constellée. Apparition féerique d'étoiles venues sublimer une nuit d'encre. Acte VI : Valentin ronfle ! Acte VII : non on déconne! La nuit nous enveloppa et nous nous réveillâmes sous une tente couverte d'une fine couche de givre. La rigueur de notre guide se retrouve aussi dans les horaires annoncées : réveil 6h30, et départ 7h30. C'est finalement peu après 8h15 que nous décollons, laissant derrière nous notre porteur ranger tout son barda. Notre porteur qui selon notre guide connaît bien le massif puisqu'il a étudié la carte le matin. Nous entamons notre marche et prenons progressivement de la hauteur. Joie retrouvée de la fraîcheur matinale et de la sensation d'avoir le monde à nos pieds. Peu à peu le soleil vient baigner la vallée de sa lumière chaleureuse. Nous grimpons tantôt sur le chemin tantôt par des raccourcis signés père castor. Pourquoi faire des zig zag quand on peut aller tout droit? Nous nous retrouvons parfaitement dans cette fine mentalité! Le glacier, si lointain la veille, se découvre peu à peu encaissé entre des parois abruptes. Les pics enneigés nous laissent découvrir leurs voisins et se succèdent toujours plus imposants: arrêtes aiguisées, flûtes de glaces s'élevant vers le ciel, glaciers et amas de séracs accrochés aux parois immaculées. Ce ne sont plus des sommets isolés mais un véritable cirque ou s'enlacent des cimes toutes plus grandioses les unes que les autres. Nous continuons notre ascension tout le long de la matinée. Notre acclimatation s'avère excellente, adieu maux de tête et fatigue, tels des péruviens nous passons les petits cols, la démarche gracile! Les vallées se suivent mais ne se ressemblent pas, nous avons quitté la verdure intense du matin et traversons maintenant un décor fauve. Cela vient contraster avec la blancheur cristalline de la neige et l'éclat du glacier que l'on pourrait presque toucher tellement il semble proche. Progressivement nous gravissons les mètres: 4000, puis 4500, et enfin 4800 au déjeuner. Depuis une heure notre brave castor augmente la fréquence des pauses. Il semble de plus en plus fatigué et avec l'altitude nos souffles deviennent plus courts. C'est finalement face à un panorama époustouflant à 300 degré (pas 380 car le col n'est pas encore atteint) sur la cordillère blanche que nous cassons la croûte. L'immensité et l'infinie enchaînement de pics donnent tout simplement le vertige. Roches noire, roches rouge, dôme blanc ou épingles glacées, le contraste est intense. Ces Andes sont tranchantes, hostiles, sauvages, toutes impressionnent par cette beauté effrayante et fatale. Nos sandwich engloutis, et nos batteries rechargées nous entamons le dernier dénivelé positif de la journée pour atteindre le col à 5100m. Adieux prairies, vaches et pâturages baignés par le soleil. C'est maintenant pierres et même parfois de la neige sur laquelle nous marchons. Ultime effort et nous y voilà. Le souffle est coupé, on se frotte les yeux, nous sommes tout bonnement KO. Nous ne parlons pas d'altitude mais d'encore un nouveau spectacle que la cordillère nous offre et nous fait découvrir. Bercés par le charme brut et la beauté des protagonistes de la matinée, les nouveaux acteurs qui rentrent en scène ne sont pas là pour faire de la figuration. Ils en imposent, plus grands, plus vertigineux, plus noirs, le metteur en scène les éclaire d'une lumière blanche sur un fond d'orage. Nous restons scotchés devant cette scène inoubliable, mais il ne faut pas tomber dans la rêverie on a maintenant 1000 m à descendre pour rejoindre la vallée et se mettre à l'abri de l'orage qui se prépare en face. Déjà le géant qui nous faisait face à la tête dans les nuages. C'est donc d'un pas déterminé et assuré que nous entamons le slalom spécial de la descente. Lacets serrés, enchaînement rapide des portes, il faut rester bien fléchi et garder le buste tourné vers la pente. Les genoux prennent leurs cartouches et le quart de nos semelles qui vient briser la roche, en prend pour son grade aussi. Ne pas perdre sa concentration sur l'ensemble du parcours et relancer après chaque porte, tel est le secret de notre descente fantastique. Mais ne jamais oublier la règle qui régit tout sport: prendre du plaisir! Il nous suffit donc de lever régulièrement les yeux pour admirer le massif en face de nous et ainsi assurer l'essentiel. Alors que nous descendons, sensation étrange, nos monstres blanc semblent se tasser. Le soleil maintenant dernière les nuages, les manteaux de glaces de nos acteurs resplendissent moins. En peu de temps ils ont un peu perdu de leur superbe. Pour apprécier pleinement la beauté d'une personne il faut donc la regarder dans le blanc des yeux! C'est pour cela qu'au plus grand dam de Gregoire, il ne pourra jamais vraiment apprécier toute la splendeur de Valentin qui est tellement plus grand que lui! (NDLR: manque d'oxygénation du cerveau de Valentin!) Il est 15h, nous montons rapidement nos tentes, le regard anxieux, dirigé vers un ciel indifférent, se souciant peu du sort de simples êtres venus défier l'immensité minérale! Lorsqu'il décoche ses premiers gouttes de pluie, les finauds sont déjà sous leurs abris! Un petit roupillon, quelques imitations de marmotte et de Bernard l'ermite avec l'aimable participation de nos sacs de couchage, et le rituel d'une soirée en montagne peut commencer: souper tôt, et coucher dans la foulée, pour reposer des articulations déjà bien sollicitées!
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